Biographie

Frédérick Gautier assume le montage de projets culturels depuis 1992 : Frida Kahlo, première exposition de 6 pour le Groupe Pinault, agnès b. ou la Fondation Cartier, et la réalisation de beaux livres pour David Lynch, Wong Kar Way. Son parcours éclectique témoigne d’une quête insatiable d’images, de formes et de matières. Après avoir travaillé vingt ans dans l’industrie du cinéma pour assurer la direction artistique de 170 longs métrages pour deux studios, il développe depuis des manières de révéler les qualités graphiques, esthétiques et usuelles de territoires parfois inapprochables ou dissimulés. Aiguisant son regard de paysagiste, au cours de ses quatre années d’études à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, il s’intéresse aux espaces publics et privés vivriers essentiellement et à la protection de l’agriculture. Il trace un jour de juin 2014 une ligne éphémère à la nage sans autorisation dans le Grand Canal du Château de Louis XIV. Cette performance soutenue par agnès b. et présentée au Festival Plastique Danse Flore de Versailles marque le début d’une nouvelle aventure artistique.

Au terme de ces quatre années d’études, il décide, en plus de son potager, de travailler la terre autrement. Il s’empare plastiquement de paysages urbains, afin de réaliser des « outils pour se nourrir » ou des items à vivre au quotidien. Des fragments d’architecture côtoient le design et se figent dans une céramique, évoquant à maintes reprises les textures du béton.Il investit alors la Péniche Le Corbusier où il réalise 100 théières, avant d’arpenter la Los Angeles River en 2016 pour sa performance Eat The River. Le travail photographique qui en résulte sera exposé pour la première fois à la Galerie Atelier Jespers à Bruxelles. Ces images captent le territoire et s’associent à chaque fois à un objet qui en découle.

En 2017, FCK* installe son atelier sur les passerelles des Magasins Généraux, siège de BETC à Pantin. Pour ce sixième in situ, il nous transporte une nouvelle fois à la lisière de l’eau devant 100 bittes d’amarrage, produites à l’occasion de cette résidence. Ses céramiques s’inspirent de ce monde mobile et flottant qu’il redécouvre sur les bords du canal. Des formes pour la contenir jaillissent de cette rencontre. Il s’attache à toujours évoquer un territoire en lui empruntant des outils qu’il trouve sur place.

En 2018, il s’installe 8 mois dans le bâtiment d’Oscar Niemeyer, au siège du PCF à Paris, pour créer ses « Tokonomas », micro musée personnel-réceptacle de nos récoltes urbaines ou en pleine nature. FCK traque sans répit des formes simples, exploitant des méthodes de production toujours plus rapides. De la répétition naît une gestuelle méditative, provoquant l’aléatoire au sein de protocoles mécaniques. Les matières organiques de la terre et minérales des émaux, vibrent par leurs imperfections. Les textures diffèrent, produisant des objets à la fois sériels et uniques. Animé par le challenge hérité du milieu de l’entreprise, FCK s’amuse avec les frontières spatio-temporelles. Son itinérance s’apparente à une micro-usine dans laquelle règne une économie d’outils et d’actions. Les objets sont produits avec rapidité et agilité, ensuite numérotés puis inventoriés. Il multiplie ses séries d’objets sous l’impulsion d’un « homme machine », et fait écho aux maîtres de l’architecture, tels Mies van der Rohe, Le Corbusier ou encore Oscar Niemeyer. Les préceptes modernistes, brutalistes de ses mentors imprègnent ses objets, bâtis tels de micro architectures. De la même manière, la volonté de faire de son paysage, des objets fonctionnels, limite l’expression ornementale. Chez FCK, la photographie, l’image et l’objet, ont vocation à être graphique, utile et à la recherche d’une économie de geste au service du quotidien. Son travail photographique dans Beyrouth l’a amené à créer « La Lampe 15 au cube ».

« Du sol au plafond en passant par le mur », FCK s’installe 3 mois dans le huis clos de la Galerie Mercier et associés transformée en atelier. En résonance avec la matière de cet ancien studio, FCK y exploite les murs, le sol, le plafond et apporte des compléments aux traces dans cet espace. FCK vient dupliquer, étirer, glisser les items déjà là. Il va vivre 3 mois dans l’espace de cette galerie et créer des outils du quotidien. Un jeu d’assemblage de céramique, et de béton pour construire de l’espace dans l’espace et créer un claustra mobile de 2×2 m et une table en béton 44x44x44x4,4. En 2021, FCK se lance pendant 3 mois dans la production de modules « additionnables » pour faire des assises dans le parc du couvent des dominicains de Lille en écho aux briques et béton du Couvent. En 2022, Frédérick Gautier exposera à la piscine de Roubaix Tourcoing, et à Lille au fil rouge et dans le couvent des dominicains.

* FCK Initiales de Frédérick Gautier, signifient également, dans le langage de la construction, la résistance caractéristique du béton en compression après une durée de séchage d’une lune (28 jours).